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Introduction
Fils aîné d’Alain Delon et de Nathalie Delon, Anthony Delon est né le 30 septembre 1964 à Los Angeles, dans le centre médical Cedars-Sinaï, alors que ses parents séjournent aux États‑Unis. Héritier d’une légende du cinéma français, il forge pourtant un parcours personnel empreint de contrastes : des planches aux plateaux de tournage, des circuits automobiles aux projets entrepreneuriaux, en passant par une quête spirituelle. À travers ses succès et ses zones d’ombre, Anthony Delon s’impose comme une personnalité à part entière, loin de l’ombre monumentale dans laquelle il est né.
Enfance et éducation
Après la séparation de ses parents en 1968, Anthony grandit auprès de sa mère, Nathalie, avant de vivre une vie d’internat marquée par la rigueur. À dix ans, il est scolarisé à Jouy‑en‑Josas à l’école du Montcel, d’où il fugue à douze ans pour rejoindre Paris. Arrêté en fugue, il entre ensuite dans une école publique bilingue à Saint‑Germain‑des‑Prés, puis, à quatorze ans, choisit de vivre avec son père, avant un retour chez sa mère qui déclenche une crise familiale. Ses études s’achèvent à l’institut Charlemagne, d’où il est renvoyé pour indiscipline, puis à l’internat Palissy de Joinville‑le‑Pont. Il quitte définitivement le système scolaire à dix‑sept ans, amorçant ainsi une vie d’adulte précoce et tumultueuse.
Premiers pas et vie d’adulte
À sa sortie d’internat, Anthony travaille six mois à Londres pour Island Records, puis voyage au Nigeria avec l’espoir de réaliser un documentaire sur Fela Kuti. En février 1983, à 18 ans, il est arrêté pour port illégal d’arme et conduite d’un véhicule volé, ce qui lui vaut un mois de détention à Bois‑d’Arcy. À sa sortie, il crée une ligne de blousons en cuir : devenu, selon la presse, le plus jeune PDG de France à 19 ans, il doit renoncer à exploiter le nom « A. Delon ». Ce premier acte entrepreneurial témoigne déjà de son goût pour l’indépendance et la provocation.
Carrière cinématographique
Anthony Delon débute au cinéma en 1986 avec Une épine dans le cœur d’Alberto Lattuada, avant d’être propulsé sous les projecteurs en 1987 dans Chronique d’une mort annoncée de Francesco Rosi. Il enchaîne ensuite les rôles dans des productions françaises et internationales : La Femme fardée (1990), La Vérité si je mens ! (1997), Polisse (2011) de Maïwenn et plus récemment 21 Rubies (2023) de Ciprian Mega. Sa présence à l’écran oscille entre personnages sensibles et bad boys, reflétant son propre tempérament complexe. Parallèlement, il prête sa voix au doublage et multiplie les apparitions en télévision, de Le Juge est une femme à Capitaine Marleau (2025).
Engagements sur les planches et réalisations
Au théâtre, il joue dans Money de Steve Suissa (2007) et découvre les coulisses de la mise en scène. En 2022, Anthony Delon passe derrière la caméra avec deux projets intimement liés à sa vie familiale : la réalisation du documentaire 37 jours, qui retrace les derniers instants de sa mère Nathalie Delon, disparue le 21 janvier 2021, et la publication de son autobiographie Entre chien et loup (Le Cherche Midi, 2022), un récit introspectif qui se hisse rapidement parmi les meilleures ventes.
Passion pour le sport automobile
Au-delà des plateaux, Anthony nourrit une passion pour la compétition automobile. Entre 1993 et 1998, il obtient sa licence et pilote en Sport‑prototype (Peugeot 905), en Formule 3000, puis dans la Coupe de France d’Alfa Romeo au sein de l’écurie Promauto Racing. Il signe notamment une deuxième place au Grand Prix d’Albi et participe aux 24 Heures de Zolder au volant d’une Lamborghini Gallardo GT2. Cette facette de sa vie, souvent méconnue, révèle son goût pour l’adrénaline et la performance.
Projets entrepreneuriaux et engagements divers
Fort d’une notoriété liée à son nom, Anthony Delon se diversifie dans la mode, la cosmétique et l’immobilier. Il lance une ligne de prêt‑à‑porter pour adolescents et développe un parfum à son nom, avant de conclure un partenariat avec CoverGirl. Investisseur avisé, il acquiert plusieurs biens immobiliers, dont des restaurants à Paris, assurant à son patrimoine une stabilité financière estimée à plusieurs dizaines de millions d’euros. Ces activités démontrent son ambition de ne pas se limiter à la carrière d’acteur.
Vie privée et spiritualité
Côté cœur, Anthony Delon a partagé sa vie avec les actrices Valérie Kaprisky, Mathilde Seigner puis, de 2006 à 2012, Sophie Clerico, avec laquelle il a deux filles : Lou (née le 4 février 1996) et Liv (née le 25 août 2001). Il reconnaît également une fille naturelle, Alyson Le Borges, née en 1986, dans son autobiographie Le Premier Maillon (Michel Lafon, 2008). Depuis 2019, il vit une relation médiatisée avec l’actrice Sveva Alviti, ponctuée de séparations et réconciliations. Sur le plan personnel, il s’intéresse à la philosophie bouddhiste et à la bioénergie, explorant des voies de développement intérieur loin des projecteurs.
Relations père‑fils et héritage
La relation avec son père Alain Delon a longtemps oscillé entre admiration et conflits ouverts. Malgré plusieurs accrochages publics — notamment sur le terrain politique — Anthony reconnaît l’importance de cet héritage familial. De leurs échanges parfois tendus à la reconnaissance plus tardive du talent de son fils, le duo Delon incarne la complexité d’un lien paternel mêlant défiance, recherche de validation et, in fine, pardon et réconciliation.
Filmographie sélective
- 1986 : Une épine dans le cœur d’Alberto Lattuada
- 1987 : Chronique d’une mort annoncée de Francesco Rosi
- 1997 : La Vérité si je mens ! de Thomas Gilou
- 2009 : Mensch de Steve Suissa
- 2011 : Polisse de Maïwenn
- 2017 : Des amours, désamour de Dominic Bachy
- 2022 : La Meilleure façon de partir (documentaire, auteur/réalisateur)
- 2023 : 21 Rubies de Ciprian Mega
- 2025 : Capitaine Marleau (Josée Dayan, épisode)
Conclusion
Plus qu’un simple héritier d’une dynastie du cinéma, Anthony Delon construit sa propre légende, riche de multiples facettes : comédien au répertoire varié, coureur automobile déterminé, entrepreneur audacieux et homme en quête de sens. Sa trajectoire, émaillée de succès et de turbulences, illustre la volonté de se forger une identité distincte, tout en portant le poids d’un nom devenu symbole. À la croisée de l’ombre et de la lumière, Anthony Delon demeure une figure singulière de la vie culturelle et médiatique française.