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Introduction
En 1980, un enlèvement retentissant secoue la France : Michel Maury‑Laribière, vice‑président du CNPF (patronat français), est enlevé. Derrière ce geste audacieux se cache Jacques Hyver, décrit comme un aventurier qui a « rêvé la dolce vita ». Cet article retrace le parcours de ce criminel hors norme, explore ses crimes, ses évasions spectaculaires, son procès, sa détention et sa sortie. Et, surtout, pose la question : Jacques Hyver est‑il vivant ?
1. Contexte de l’enlèvement de 1980
Le 28 juin 1980, Michel Maury‑Laribière, alors PDG des Tuileries et Briqueteries Françaises (TBF), est enlevé près de son usine en Charente. Cette affaire secoue tout le patronat : les salariés cotisent pour payer la rançon, et la presse parle du « patron bien‑aimé ».
Enquête et arrestation : Dominique Werner, la complice, est arrêtée sur le lieu de l’enlèvement. Jacques Hyver, lui, échappe d’abord à la justice, mais est arrêté quatre mois plus tard, après qu’il ait commis d’autres crimes, dont le meurtre d’un gérant de boîte de nuit du Val‑d’Oise et une tentative de nouvel enlèvement.
2. Qui est réellement Jacques Hyver ?
2.1 Un homme de « bonne famille », avide de frissons
Selon certains témoignages, Hyver était « beau gosse, joli cœur, bien élevé… un fils de bonne famille ». Il cultivait une image d’aventurier, rêveur, cherchant l’adrénaline et les plaisirs de la vie.
2.2 Un criminel multirécidiviste
Outre l’enlèvement de Maury‑Laribière, son casier s’alourdit : enlèvement d’une famille de banquier suisse, meurtre dans le Val‑d’Oise, tentatives de hold-up. Il prôna un style de vie mêlant audace et défi des autorités.
3. Arrestations et procès
3.1 Arrestation initiale (1980)
L’arrestation intervenue quelques mois après l’enlèvement est l’aboutissement d’une enquête complexe. L’évènement tue l’espoir d’une évasion prolongée.
3.2 Interrogations, inculpations et condamnations
Jacques Hyver est accusé de plusieurs crimes : enlèvements, meurtres, et complicité. Il reçoit une lourde peine : 12 ans pour l’enlèvement et 20 ans pour le meurtre.
4. Évasions spectaculaires : l’aventurier en cavale
4.1 Évasion de la centrale de Saint‑Maur
Hyver installe sa légende criminelle avec des tentatives d’évasion – notamment depuis la centrale de Saint‑Maur – contant son appétence pour l’aventure.
4.2 Fuite vers la Suisse
Le 23 juillet (année non précisée, probablement début des années 90), Jacques Hyver s’évade de Suisse (pénitencier de Bochuz près de Lausanne), avec l’aide de Hussein Hariri, un pirate de l’air.
4.3 Arrestation à Arcachon
Après deux mois de cavale, Hyver est repéré et arrêté le 11 septembre à Arcachon, où il se cachait dans un appartement près du port. L’opération est menée par les polices de Bordeaux, Versailles et l’OCRB.
5. Détention prolongée et libération
5.1 Poursuite de la peine
Après sa deuxième arrestation, Hyver purgera le reste de sa peine en France. Les faits d’évasion influencent défavorablement ses chances de libération anticipée.
5.2 Libération en 2005
Jacques Hyver sort de prison en 2005, après avoir purgé l’intégralité de sa peine ou bénéficié d’une réduction – les sources indiquent que sa peine s’achève cette année-là.
6. Une légende médiatique : entre faits divers et documentaire
6.1 Documentaire Faites entrer l’accusé
France 2 consacre à son affaire un épisode de Faites entrer l’accusé intitulé « Jacques Hyver : l’aventurier et le PDG », diffusé en mai 2011 (réédité en août 2012) et réalisé par Bernard Faroux, avec Christophe Hondelatte.
6.2 Podcasts et récits criminels
Le podcast Crimes – Histoires Vraies publie en octobre 2024 une série en trois épisodes qui retrace en détail son parcours, le qualifiant de « truand… qui n’a pas le profil d’un redoutable criminel », mais qui a « tué une fois et s’est amusé à narguer la police et la justice pendant 12 ans ».
7. Jacques Hyver est‑il vivant ?
7.1 Après 2005 : une vie hors des projecteurs
Depuis sa libération, aucune information publique ne signale sa mort. Il a vraisemblablement choisi de se retirer, sans revenir dans les médias, contrairement aux figures publiques classiques.
7.2 Absence de décès confirmé
Ni la presse, ni les réseaux spécialisés, ni les bases de données (Insee, décès, annonces) ne confirment un décès. Donc, à défaut de preuves, Jacques Hyver est très probablement vivant.
8. Analyse sociétale : entre fascination et méfiance
8.1 Le profil énigmatique du criminel‑aventurier
Hyver ne correspond pas au stéréotype du bandit ordinaire. Fils de bonne famille, charmeur, il revendique une forme d’élégance du crime – plutôt “aventurier” que tueur de bas‑étage.
8.2 Une médiatisation récurrente
Documentaires, podcasts, articles… l’affaire Hyver suscite encore l’intérêt, non pour son horreur, mais pour sa complexité psychologique et son style atypique.
8.3 Réflexion sur la peine et la réinsertion
Libéré en 2005, Hyver est alors confronté au défi de réintégrer la société. Son absence de retour médiatique peut traduire une volonté d’anonymat ou une réinsertion réussie à l’abri des regards.
9. Bilan personnel et social
- Personnalité : charmeur, audacieux, prêt à défier les lois pour vivre ses fantasmes.
- Crimes notables : enlèvement d’une figure patronale puissante, meurtre, récidive.
- Évasions : spectaculaires, renforçant sa légende.
- Condamnation : lourde peine, purge complète, libération en 2005.
- Statut actuel : probablement vivant, mais hors du champ médiatique.
Conclusion
Jacques Hyver incarne l’archétype du criminel‑aventurier français : il commet des crimes graves, élabore des évasions dignes d’un film, et pourtant le tout avec un certain panache. Libéré en 2005, il semble aujourd’hui avoir disparu des radars. En l’absence d’information contraire, on peut considérer qu’il est toujours vivant, mais il ne cherche plus à faire parler de lui.